Jument polyvalente, Hafflo-Arabe, Née le 15 avril 1992

Il y a quelques semaines, en lisant des hommages à des chevaux exceptionnels disparus, je me suis dis qu’il était dommage d’attendre le pire et que ma compagne de 26 ans, ENA, méritait un témoignage d’amour de son vivant.

Mais le temps passe trop vite, les obligations de la vie prennent le dessus, et je n’ai rien écrit.

Aujourd’hui, c’est trop tard, tu es partie.

Il y a 26 ans, tu es entrée dans ma vie, toi ce petit bout de pouliche aux yeux en amande et au caractère capricieux.

Quand je t’ai vu pour la première fois, à 2 mois, je savais que c’était TOI, Pourquoi TOI, je ne sais pas, il y en avait tellement de plus beaux, de plus prometteurs.

J’ai pris tellement de plaisirs de monter ta maman, de te voir gambader à mes côtés et galoper dans ces champs interminables de verdure.

A 6 mois tu es arrivée à la maison, enfin, dans cet abri de fortune que j’avais construit pour toi et je dois avouer que tu m’as donné beaucoup de fil à retordre ; tu ne m’as pas ménagé avec ton mauvais caractère et mon inexpérience.

Mais quelles années de bonheur, de respect et d'apprentissage.

Avec le temps, beaucoup de patience, malgré nos différences, on s’est apprivoisées et on est devenue inséparable.

Quels souvenirs mémorables que nos jeux de cache-cache, les nuits à dormir blotti contre toi, la première fois ou tu m’as accepté sur ton dos, notre première sortie en promenade,..  tellement de bonheur, de rire, de larmes aussi mais toujours avec le même amour et la même passion.

Je n’avais pas beaucoup d’argent, pas de prétention particulière, mais grâce à toi j’avais une richesse intérieure, une force de caractère et une grande responsabilité.

En vieillissant, tu as gardé ton caractère trempé, et tes câlins se faisaient rare, tu es une « jument », mais peu importe, tes hennissements lorsque  tu me voyais, me suffisaient, c’était ta façon à toi de me dire que tu m’aimes.

Et ce jour fatidique du 2 août est arrivé, tu n’as pas henni mais juste regardé, terrorisé, j’ose à croire que tu m’attendais pour que je puisse honorer ma promesse d’être la, à la fin, quand tu me quitterais.

Et tu es partie rapidement dans mes bras sans que je ne puisse rien faire, sans te battre, ton cœur s’est arrêté.

Un sentiment de contentement pour une fin digne mais un sentiment d’horreur, de vide, tu ne seras plus jamais là.

Je ne sais pas si un jour on se reverra, mais j’aime à croire que oui et que de ce fait, tu as bien été accueillie, la haut, par mon beau « Lovely », mon petit « Tamiko », mon estomac sur pattes « Sweety » et les animaux de ma jeunesse « Eole »,       « Mako », « Snoopy », « Ponpon », « Rox » et « Opaline » qui ont tous contribué, à leur manière, à être la personne que je suis aujourd’hui.

Tu es et tu resteras toujours dans mon cœur « ENA DE L’ESPINETTE »., et ça personne ne pourra jamais me l'enlever.

Vanessa,